Retour de week end
Parfois, je me laisse embringuer dans des déambulations tendrement imposées par mon entourage. Lorsque c’est comme avec arrachement que j’évolue dans ma vie sociale, ces injonctions amicales me sont violentes. Elles apparaissent comme des forces qui viennent contrarier le déploiement d’une énergie que je voudrais mettre en œuvre pour des projets plus personnels, pour d’autres priorités qui me tiennent à cœur. De ce mode déceptif de la relation au monde, il faut pourtant sortir par le haut. Je cherche à trouver un compromis qui ne soit ni fuite, ni amour. Dans le nœud des contraintes, je tente de discerner ce qui fait réellement sens, ce qui pourrait m’aider à investir avec sérénité le champ du possible. N’est-ce pas une lâcheté que de s’accrocher à des priorités comme si elles étaient les dépositaires de ma supposée individualité ? Peut-être qu’il y a des lignes très fermes, très solides qu’on suit toute une vie, qui reviennent inlassablement malgré soi. Mais il y a parfois des projets qui ne sont plus que fossiles. Loin de s’éroder au fil du temps, ils se sont rivés à des niches, formant ainsi des noyaux de fixation nerveuse qui n’appartiennent plus au présent. Il faut y aller au burin pour les déloger de leurs repaires. Ouvrir les parois et lever les digues pour que ces morceaux de vie sous formole soient liquidés.