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DimDamDom

26 août 2007

Sexe

La sexualité peut abolir le corps ou le magnifier. Et je ne crois pas que l’élément discriminant de cette alternative ait quelque chose à voir avec l’amour. On pourrait aussi dire que l’amour est une autre histoire ou que cette histoire-là est à réécrire car le mot même est galvaudé et qu’on lui prête trop, ou trop peu.
Mais, lors de ces vacances, pendant ces longues heures de bus, à l’orée de trois frontières, et après une rencontre improbable entre Bolivie et Argentine, me venait à l’esprit cette idée de sexualité régénérante.
… de l’extrême sensibilité qui est mise en jeu et de l’attention maîtrisée envers son plaisir et celui de son partenaire, de l’acceptation complète, définitive de son corps et du corps de l’autre…
Cette sexualité est la volupté même.
La volupté est éclairante sur soi-même parce qu’elle met en partage les flux des corps et ceux de la vie, parce qu’elle fait feu de tout bois : odeurs, pulpes et grains de peau, parasites de la vie, bruits du dehors, lits crasseux, moiteurs et vêtements déchirés, transpirations.
… cette sexualité donc, celle qui réconforte les corps et qui mise sur le voluptueux et jamais sur le sentimentalisme. Celle qui met en avant la sensation au mépris du sentiment.
Je pense qu’il n’y a aucun danger à porter aux nues ces expériences-là de la vie, elles supposent juste un certain décalage d’avec la pensée ordinaire, d’autant qu’elles participent à la creuser davantage.
Et c’est, tout au contraire, de cet amour vide, sans volupté, qu’il faut se méfier et qui, dans ma vie, continue de me poursuivre comme l’image d’un Eldorado dévasté par une catastrophe nucléaire.

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15 mars 2007

Vacance !

Une ligne avance dans la lumière, elle court devant moi. Je n’en finis plus de parcourir mes doutes et pourtant je la vois qui crie vers demain. Elle appartient à ma quatrième dimension. Et j’ai l’impression que depuis le début de ces vacances si particulières, c’est de là que vient ma joie !

« Ce côté éternel de l’être, ce mouvement immuable de la pensée, cette critique permanente des formes transitoires, ce coup de fouet perpétuel qui empêche le monde conscient de se cristalliser et de s’endormir, cet inconnu qui toujours doit s’ajouter au connu pour le compléter, cette quatrième mesure sans laquelle les trois autres ne sauraient rendre compte intégralement de l’Univers, telle est ce que nous appelons, faute de mieux, la quatrième dimension. »

Suivre cette ligne en vacance !

6 mars 2007

L'argent

Flux social

Objet de mépris et de fixation nerveuse tout à la fois. Je méprise l’argent qui ne passe pas à travers moi et en même temps je le convoite. Je me dis que je finirai par détourner ces flux.

C’est une ligne de conduite que je m’attribuerais et qui pourrait m’autoriser à en disposer avec largesse. Finalement, si je crois en l’argent, c’est peut-être que je crois qu’il est une juste rétribution sociale.

Valeur

L’argent est une peur, rien d’autre. J’ai peur d’en manquer, mais j’ai surtout peur que l’argent que je n’ai pas obtenu ou que je n’ai pas retenu, me désigne comme quelqu’un de peu de valeur.

Je me demande si je vaux l’argent que je dépense. Je me demande si j’ai droit de dépenser mon argent pour moi. A fortiori pour les autres.

En ce moment, comme je n’en ai pas, c’est facile de penser cela. Si je ne dépense rien, j’en aurais toujours assez peu au final.

Mais à la longue ? Logiquement, il doit y avoir quelqu’un en moi qui se dit : quand tu auras plus d’argent, alors là, tu pourras faire ce que tu veux avec.

Plaisir

C’est idiot, parce que dans les faits, le plaisir que j’ai eu à acheter des choses pour moi n’en a jamais été un. Le plaisir dans la dépense. C’est juste cela. L’argent, c’est un liquide qu’on dépense, qu’on disperse, qu’on décharge à la face du monde.

Peut-être qu’au contraire, dépenser de l’argent ce serait accepter de se faire plaisir.

Légitimité

En ce moment, il ne me semble pas légitime de me faire plaisir. Je n’ai pas droit de me faire plaisir. Quand on ne vaut rien, la chose seule à laquelle on a droit c’est de se faire souffrir. On y a droit sans modération, sans rétention, c’est vraiment là qu’on est totalement en droit de se lâcher. Et en plus, on y acquiert une force, c’est là qu’on augmente son capital de légitimité. La légitimité de vivre, la légitimité de parler d’égal à égal avec les autres.

11 décembre 2006

Contre

Aujourd’hui, c’est d’un poste retranché, à l’arrière du front, que je planifie secrètement les hostilités que se livreront prochainement les troupes.
Bientôt, il faudra sortir de mon terrier et me mêler au bruit des armes. J’irai à La Poste, je ferai longuement la queue. J’ordonnerai des débits bancaires et constaterai mon misérable capital. Ensuite, j’irai au supermarché acheter des œufs, 2 kg de pommes, 1 kg de tomates «long life» produites hors sol, en Espagne, tout au long de l’année.
Je rentrerai chez moi et ne pourrai faire autrement que d’accepter, du bout des lèvres, ma capitulation.
Mais demain, demain, je demanderai une augmentation. J’imagine qu’avec cette nouvelle manne, je pourrais vivre plus vite et plus haut.
Mais je suis contre.
Car je sais que c’est ici-même, sur ce canapé, dans une vie lente et ordinaire, que se jouent toutes mes joies, celles que je ne dilapide pas.

13 novembre 2006

Un serment dans la nuit

Lundi… 5h du matin… Ce n’est pas à cette heure que l’on trouve des pistes limpides pour vivre plus sereinement. Mais que faire quand je n’arrive pas à dormir et que précisément des tas d’idées me submergent ? En général, je grille une clope, bois un verre de thé, fais trois entrechats dans mon salon et retourne bien vite me coucher…
J’aimerais, pourtant, avant d’aller me rendormir, me faire un serment à moi-même, de peur de l’avoir oublié au réveil.
Je déclarerais que je vais essayer maintenant de ne plus croiser sur ma route des gens qui me manqueront de respect, des gens qui abuseront de ma confiance, des gens qui se serviront de moi. Je vais donc essayer dans un même mouvement de ne plus me servir d’eux non plus pour combler mes incertitudes et mes inquiétudes. Je vais laisser les petits trous de ma vie se combler tout seul, sans le renfort d’un amour supposé.
Et je vais supposer qu’il n’y a pas d’amour ailleurs que dans ces petits gestes d’attention et d’égard, anodins et discrets.

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15 octobre 2006

Vue imprenable sur le 5e étage

Voici que mes turpitudes immobilières prennent fin. Je suis donc pauvre. Mon appartement est à neuf. Dans ce lieu lisse et familier où je demeure désormais, je savoure les plaisirs de la vie domestique. Mais soudain, je découvre comme un petit accroc à cette livrée immaculée… Alors que je commence à entonner mes chansons favorites et à me déhancher devant les vitres (une activité très fréquente le dimanche soir chez l’occupante du 5e étage), je me rends compte que ce double, dont j’admirais les mouvements au rythme de la musique, n’est plus. Il se dissout désormais dans la trouble réflexion du double vitrage. L’isolation phonique et thermique est donc à ce prix… désormais, nous serons trois à danser dans le salon, moi et mes deux doubles. Et si tout le reste n’avait été qu’un leurre, aussi. Et si l’ancienne réverbération, que mon corps produisait, m’avait donné à voir quelque chose d’autre qu’un moi ? Se regarder pour se reconnaître ou pour tester les propriétés d’un corps étranger ?
9 septembre 2006

__

Après avoir additionné tous les fragments de nos peaux,
Après avoir colmaté d’anciennes blessures poreuses,
Après avoir endigué notre désir dans la vague incessante de nos nuits,
Après avoir accouplé nos odeurs,

Nous nous retrouvons dans de fugitives rencontres.

L’orage guette et nous l’entendons car il fait silence aujourd’hui entre nous.
Nous sommes ensemble dis-tu.
Mais qu’y voir d’autre qu’une ultime entreprise de liquidation ?

Nos rencontres, dont tu fixes aujourd’hui, seul, la légitimité et la date et le lieu, détaillent les mécanismes de la soustraction.
La confiance s’est érodée à mesure que ma tristesse grandissait.
Et je dévide aujourd’hui le puits de mon mépris pour ceux qui, repus d’eux-mêmes, ne peuvent aimer.
Je te regarde et je tire au-dedans de moi cette corde noire.

Nous sommes dos à dos, aux deux extrémités du même signe moins.
Et nous regardons le vide en dessous.
Sauter, je ne le peux pas, car je crains de t’aimer encore. Je suis craintive de cet amour pour toi.

5 août 2006

Tchernobyl J+1

Il y a trois mois, j’avais croisé, au hasard d’une balade dans la rue, un homme avec ses grands yeux noirs, un homme que je connaissais bien. Quelques heures après, je rentrais chez moi et j’écrivais ces quelques lignes :

« Parfois, j’ai l’impression d’être une terre brûlée. Je suis fertile de ces ensemencements précédents, avertie et brûlée tout à la fois. Ces brûlures, qui reviennent à la surface lorsque je croise par hasard des motifs à la nostalgie, au souvenir fugace, à l’évocation par inadvertance, se ravivent en moi et creusent de nouveaux sillons. Le désir se construit des brûlures passées et des amours perdues dans le vague de la ville.
En fait, c’est faux. Le désir est une destruction permanente, il lui arrive même, quand on le voit qui avance, d’indiquer les lieux où des déblayements seront à prévoir dans un avenir proche. Je peux déjà me mettre à convier le service des encombrants. Les liquidateurs seront bientôt les seuls occupants d’une zone désormais désertée par les humains. »

Ce même jour, alors que le soir approchait, une fête se préparait et notre ardeur s’intensifiait. Quelqu’un devait venir que je ne connaissais pas, mais je l’attendais de pied ferme.

Alors, la ronde des liquidateurs a repris son office. Il n’y a aucune fertilité nouvelle chez moi. Mais c’est normal ! Ce n’est pas là où se produisent ces mouvements. L’amour irradie ailleurs qu’en nous-même, il provoque notre corps et le fait sortir de ses gonds. C’est dans l’entrelacs qu’il y a entre moi et mon environnement, que les intensités fortes peuvent poursuivre leur route.

« Nous avons surtout besoin de vivre et de croire à ce qui nous fait vivre et que quelque chose nous fait vivre, - et ce qui sort du dedans mystérieux de nous-même, ne doit pas perpétuellement revenir sur nous-même dans un souci grossièrement digestif. » (A. Artaud)

29 mai 2006

Retour de week end

Parfois, je me laisse embringuer dans des déambulations tendrement imposées par mon entourage. Lorsque c’est comme avec arrachement que j’évolue dans ma vie sociale, ces injonctions amicales me sont violentes. Elles apparaissent comme des forces qui viennent contrarier le déploiement d’une énergie que je voudrais mettre en œuvre pour des projets plus personnels, pour d’autres priorités qui me tiennent à cœur. De ce mode déceptif de la relation au monde, il faut pourtant sortir par le haut. Je cherche à trouver un compromis qui ne soit ni fuite, ni amour. Dans le nœud des contraintes, je tente de discerner ce qui fait réellement sens, ce qui pourrait m’aider à investir avec sérénité le champ du possible. N’est-ce pas une lâcheté que de s’accrocher à des priorités comme si elles étaient les dépositaires de ma supposée individualité ? Peut-être qu’il y a des lignes très fermes, très solides qu’on suit toute une vie, qui reviennent inlassablement malgré soi. Mais il y a parfois des projets qui ne sont plus que fossiles. Loin de s’éroder au fil du temps, ils se sont rivés à des niches, formant ainsi des noyaux de fixation nerveuse qui n’appartiennent plus au présent. Il faut y aller au burin pour les déloger de leurs repaires. Ouvrir les parois et lever les digues pour que ces morceaux de vie sous formole soient liquidés.

16 mai 2006

Vent d'Est : avis de joies

Je me suis retournée pour regarder la rue de biais. Il y avait quelques flaques, les gens qui marchaient semblaient glisser vers la gauche. Mais tout en glissant, ils restaient très drus dans leurs chaussures.

Il y avait une église, Notre Dame des Buttes Chaumont, ou Sainte quelque chose des Buttes Chaumont, en béton. Elle s’enfonçait dans le sol de tout son poids.

Avant que ces balades aient lieu, j’écrivais un peu plus. Mais là, ça chahute dans Paris, pas facile avec cette houle de continuer à tenir le cap !

Il faudrait s'échiner, mais les avis de joies que les rues empruntées avec lui me signalent, encombrent mon sang.

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