Terreur et délices...
Je dois initier cette page et pourtant je n’y parviens pas. Me jeter à l’eau pour une fois. Tous les soirs, je remets à plus tard, j’ai vaguement deux idées, et pourtant encore une fois, ce soir, j’ai tellement de raisons de ne pas le faire.
Et pourtant il faut que je commence aujourd’hui.
Ma contribution à moi. Ça s’appellera Les chroniques de la vie ailleurs qu’à Paris,
pour m’élever contre les signes ostentatoires de parisianisme
quasi-militant qui rampent sur cette page. Je vais saper une à une ces
tentatives volontaires ou non.
Il
y sera question de livres lus, de choses vues, et, bien sûr, de la
grande question du mollet... Mieux, son originalité résidera dans son
obstination à rendre compte avec grand sérieux de tous ces événements,
au fil de leur découverte, sans artifice ni contention. En cela, je
vous renvoie à l’avis au lecteur des Essais de Montaigne. Mauvaise foi comprise.
Et puis, ce soir l’occasion m’est donnée. Je ne parviens pas à penser à autre chose. Je rentre du boulot.
Episode 1: lundi 12 décembre.
A 15 h 40, Mickaël m’a appelée. Les deux derniers cours de la journée ne m’auront jamais paru plus absurdes. Pourtant le programme est alléchant : formes et emploi de l’optatif en proposition indépendante.
Je ne connais pas Mickaël : je ne l’ai jamais vu, je ne lui ai jamais parlé.
Et pourtant, lundi 19 décembre, il va m’appeler et mardi 20 décembre au matin, à 7 heures 15, il va venir devant chez moi. « Tu n’oublieras pas de me donner ton adresse… » Il va m’emmener dans sa voiture, ou nous allons peut-être aller dans la mienne, je n’ai pas vraiment bien saisi. Nous allons parler de moi, à ce qu’il m’a dit, rien que lui et moi dans la voiture, parler de moi, avec lui. Faire plus ample connaissance, quoi.
Il a dû sentir l’intimidation dans ma voix : « Tu est d’accord de le faire ? ». Malgré des prédispositions étonnantes pour simuler la plus parfaite décontraction dans les situations les moins probables, il ne semble pas dupe.
« Tu sais, l’avantage du direct c’est qu’on ne s’entend pas !». Ton qui se veut hyper rassurant.
Voilà, il me reste une semaine tout juste pour réfléchir à ce que je vais bien pouvoir dire de moi pendant une quinzaine de minutes au micro de Mickaël sur Couleur3, le mardi 21 décembre aux alentours de 7h15.