5e métatarse

Voilà, je viens de rayer le 13^e jour de galère de ma liste. Tel un bagnard, j’ai noté tous les jours qui me séparent de ma délivrance : le 5 avril, rendez-vous à 15h à l’Hôpital Lariboisière pour l’extraction de cet attribut résineux qui me tient lieu d’alter ego. Mon plâtre, mon frère, mon adorable ennemi… métaphore de mes velléités professionnelles, amoureuses (entre autres).

La moitié du chemin…

Subitement, je pense à notre ancien Premier ministre (mécanisme synaptique étrange). Je ne résiste pas à la joie de vous faire partager mes Raffarinades préférées glanées dans une dépêche AFP :

« Notre route est droite, mais la pente est forte. »

« Les jeunes sont destinés à devenir des adultes. »

« L'avenir est une suite de quotidiens. »

« La route, elle est faite pour bouger, pas pour mourir. »

« Je dis aux jeunes : la fête, c'est la vie. La vie, c'est ton visage ! »

« Je vous recommande la positive attitude. »

Bref, la positive attitude pour moi cet après-midi, où je me fais vertigineusement chier au boulot, ce serait la fuite… je n’en vois aucune autre d’attitude, sinon positive, du moins digne. Sauf que, c’est con, mais maintenant que j’ai fait preuve d’une super-conscience professionnelle, j’peux pas décider de me mettre en arrêt de travail alors que ça fait 13 jours que je viens au boulot avec mon plâtre !!! Je souffrirais d’un certain discrédit.

D’une manière générale, j’ai jamais beaucoup souffert à me discréditer moi-même, j’pense que c’est ça le vrai héroïsme dans la vie. Mais on l’est pas toujours (héroïque), parfois on a de l’amour propre…

Bon, sinon, j’ai l’impression que mon 5^e métatarse est heureux, je le sens parfois, il bourgeonne. Je sens mon tissu fibro-cellulaire qui synthétise dans le confort douillet de mon membre immobilisé.